La fois où j'ai vécu un mois avec des singes en liberté !
Salut à toi !
Quand je suis partie en Amérique latine pour la première fois, j’ai passé plusieurs semaines à Samaïpata, un petit village au milieu de la Bolivie. Mon compagnon de voyage de l’époque, Simon, et moi avons eu la chance d’’être engagés comme volontaires au refuge pour animaux sauvages Jacha Inti. C’est une expérience haute en couleurs que je n’oublierai jamais. J’ai beaucoup appris au contact des animaux et des autres bénévoles.
El Refugio de Fauna Silvestre Jacha Inti est encore en activité et c’est grâce aux volontaires que les animaux peuvent être recueillis, soignés, nourris et parfois relâchés.
Aujourd’hui, je partage avec toi mes souvenirs qui te donneront peut-être envie de vivre cette aventure extraordinaire !
Bonne lecture :)
Présentation du refuge
Il y a environ 154 animaux :
6 chiens
des chats
5 chevaux
un poney
deux tribus de singes libres : des capucins et des simiris
un singe araignée, Victorina
4 haras
35 tortues de terre
2 faucons
2 chouettes
un hibou
2 gatos de monte
2 chanchos de monte (sorte de sanglier)
2 agutis (des gros rongeurs)
5 lamas
des loros et des kotoras (oiseaux)
des toucans
des rats par dizaines
un poulailler
un dindon, une dinde, des canards, des oies
une petite biche appelée Killary
Bip bip l’émeu
des terrones (mammifères agiles et agressifs avec des petites pattes et un long museau agrémenté de dents pointues et coupantes, tels des blaireaux) dont Terronilda qui gambade sur ses trois pattes dans tout le site mais qui est plutôt sympa (sauf si tu résistes quand elle te pique ta bouffe)
et enfin un petit singe nocturne, Chiquina, qui adore qu’on lui offre des fleurs
La vie quotidienne
Au petit déjeuner, les volontaires sont répartis sur 3 tâches principales :
préparer la nourriture des animaux au frutero (ce qui consiste à couper des fruits et des légumes à des tailles adaptées aux animaux)
nettoyer les cages
cuisinier pour les chiens puis pour les humains.
On finit vers 10h et jusqu’à midi on choisit une tâche secondaire du genre nettoyer la boutique, vider les poubelles, balayer, ratisser, planter, réparer, mettre le crottin dans des sacs pour le vendre, nettoyer les toilettes publiques ou le bassin des tortues, remplir des petites bouteilles de déchets secs pour en faire des « briques écologiques », nettoyer l’enclos de Belinda…
De midi à 14h, c’est la pause repas/sieste.
Ensuite encore des tâches secondaires jusqu’à 16h où quelques uns d’entre nous retourne au frutero pour le service du soir.
La journée se termine à 18h et il n’y a qu’un seul jour de repos. Ce rythme soutenu est justifié par le fait que ce volontariat est accessible gratuitement, contrairement à la plupart des refuges. En contrepartie, à Jacha Inti, les volontaires sont nourris et logés.
Vivre avec des singes en liberté
17/10/17
“Ce matin, je suis chargée de la cuisine pour les chiens et pour les humains. J’ai été harcelée sexuellement par Victorina qui a tenté pendant plus d’1h de s’aggriper à ma jambe pour se masturber. Dégueu. J’ai finalement réussi à la distraire avec de la nourriture.”
Victorina c’est tout un personnage. Avec son visage expressif et son ventre bedonnant, elle est très attachante.
Victorina est une singe araignée qui a toujours vécu en captivité et ne pourra donc jamais se débrouiller seule dans la nature.
Elle n’a jamais rencontré d’autre singe araignée. Je ne sais pas si c’est à cause de ça qu’elle a des pulsions sexuelles incontrôlables ou si c’est parce qu’elle a un énorme clitoris qui pendouille, toujours est-il qu’elle sait repérer les volontaires isolés et elle en profite pour entamer une parade nuptiale jusqu’à se frotter contre la jambe de “l’élu” en gémissant.
La voir s’approcher petit à petit en grimaçant est une expérience particulière qui fait un peu froid dans le dos et qui donnerait envie de lui donner en bon coup de savate. Mais ici on prend soin de animaux alors on prie pour que quelqu’un arrive et dérange la séductrice. Victorina est pudique.
Elle est aussi très gourmande et n’hésitera pas à te piquer ton petit déjeuner…ou ton dentifrice !
Les capucins
Il y a une tribu entière de capucins qui s’est échappée et qu’on a pas trouvé utile de rattraper car ses membres (une quinzaine d’individus) sont plutôt pacifistes. . Ceci dit, mieux vaut ne pas narguer le gros mâle dominant ni faire crier les bébés, les adultes sont agressifs et protecteurs.
Ils détestent les femmes et feront tout pour séparer un couple. Certains vivent encore dans des cages et seuls les hommes peuvent entrer pour nettoyer. Ils sont très forts et agiles, et savent très bien où est notre carotide.
Méfiance et respect !
Difficile de résister aux petits capucins ! Lorsqu’ils sont habitués à l’Homme, ils répondent à leur nom et adorent grimper sur nous pour inspecter les cheveux, les bijoux…et nettoyer nos oreilles !
Ils sont d’ailleurs victime de leur coté mignon car de nombreuses familles boliviennes en achète au marché noir. Ensuite, les familles se rendent compte qu’un capucin adulte est très difficile à gérer (agressivité, possessivité, jalousie, domination) et elles s’en débarrassent.
Lorsqu’ils sont pris en charge jeunes, les capucins ont encore une (maigre) chance de retrouver la vie sauvage en étant réintégrer au sein d’un groupe.
Une expérience authentique
Le refuge Jacha Inti est ouvert au public mais on est loin de l’affluence du Pal. Il est situé à quatre kilomètres d’un petit village au cœur de la Bolivie. Faut pas avoir peur de vivre à la roots.
Par exemple quand on est arrivé il n’y avait pas d’eau courante. On avait une réserve d’eau qu’on a préféré économiser au maximum pour les animaux. Donc on ne s’est pas lavés pendant un (long) moment. Ce qui est un peu chaud quand tu bosses avec des animaux sauvages.
Il faut aussi aimer la vie en communauté car tous les bénévoles, venus des quatre coins du monde, partagent la même maison et mangent ensemble. Sacré mélange, sacré partage !
Anecdotes en vrac
Terronilda est très affectueuse ! Elle adorait venir se faire papouiller sur mes genoux. Je lui donnais de l’affection malgré son odeur pestilentielle et ses grattages incessants… Elle adore les œufs et saute sur la première occasion quand on nettoie le poulailler.
Les lamas ont les pupilles carrées mais ils détestent qu’on les regarde dans les yeux. Si tu le fais trop longtemps, tu te feras cracher au visage !
C’est grâce à un argentin rencontré là-bas que j’ai appris à faire du pain…un comble non ? Gracias Gonzalo !
Les toucans mordent…heureusement qu’ils n’ont pas de dents !
Quand les tortues font pouic pouic, elles font beaucoup de bruit ! Et ce pendant de loooongues minutes !
Les haras sont très curieux et viennent te surveiller quand tu changes l’eau du bassin des tortues
Quand tu vas donner à manger aux rapaces, gare au chats qui rodent dans l’espoir de chaparder un tête de poulet
Des voisins géniaux
Juste à coté du refuge vit un couple franco-argentin, Pancho et Ana.
Entre deux mates, Pancho raconte ses aventures avec les reptiles et les araignées. Ana est plus discrète, c’est grâce à sa créativité qu’elle s’exprime. Rien que pour leur hospitalité et leur buena onda, ils gagnent à être connus.
Mais ce n’est pas tout ! Ils sont aussi tatoueurs, spécialisés dans la transformation de petites idées en œuvres d’art ! Au bout d’un mois passés à leurs cotés, je suis partie de Samaïpata avec quatre nouvelles pièces.
Tu peux leur faire confiance pour immortaliser ton voyage !
Retrouve leur travail sur Insta : @samaipatatattoo
Bilan
C’est l’un des endroits où je rêve de retourner ! Si tu es tentée par du bénévolat avec des animaux sauvage, je te recommande vivement le refuge Jacha Inti !
Même si les journées sont longues et parfois stressantes, pouvoir vivre près des animaux et participer à leur bien être ça n’a pas de prix !
Manu, la fondatrice du lieu, est une hippie au grand cœur qui a toujours besoin de personnes prêtes à véritablement s’investir dans ce lieu en constante évolution. Elle fait de son mieux avec les moyens du bord pour que ses protégés, qui ont tous traversés des épreuves, soient le plus à l’aise possible.
Les animaux ont vraiment besoin d’un vétérinaire qui vivrait sur place !
Tu peux également participer en louant une chambre pour quelques jours.
Si tu as envie de voir plus de photos du refuge, clique ici.
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Es-tu tenté par ce genre d’expérience ?
Quel animal rêves-tu de voir de près ?
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Merci et à bientôt !
Lune
Crédit photo : Simon Morin