L'hypersensibilité est un super pouvoir !

Salut à toi !

Aujourd'hui on parle d'un sujet que je veux aborder depuis longtemps : l'hypersensibilité.

Il est important pour moi car il m’a permis d’apprendre à m’aimer comme je suis.

L’hypersensibilité est souvent mal comprise, vue comme un défaut et vécue comme un fardeau.

En lisant cet article, tu arriveras peut être à poser un mot sur un décalage que tu ressens depuis toujours.

Si tu sais déjà que tu es hypersensible je t'envoie un high five virtuel ! ;)

Il se peut qu’à travers ces mots tu arrives mieux à comprendre certaines personnes autour de toi et ça c'est cool parce comprendre permet de ne pas juger et même de soutenir !

Mise à jour : 16 novembre 2023

Cet article, comme beaucoup d’autres sur ce blog, s’inscrit dans le courant spirituel appelé New Age auquel j’ai cessé d’adhérer. Pour savoir pourquoi et comment j’ai cessé d’être croyante, tu peux lire cet article :

Comment et pourquoi je suis sortie de la spiritualité New Age

 

Quand j'ai découvert que je suis hypersensible

Je ne me souviens plus comment mais je suis tombée sur le test d'Elaine N. Aron (que tu peux trouver ici) et comme j'avais répondu oui à presque toutes les questions j'ai décidé de lire son livre : Ces gens qui ont peur d'avoir peur – Mieux comprendre l'hypersensibilité.

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Je me suis pris une claque, j'ai mis plusieurs semaines à digérer l'information. Avant ça, j'avais souvent l'impression de venir d'une autre planète.

Je suis une vraie une éponge émotionnelle. Je ressens l'état d'esprit des gens très rapidement et de manière instinctive, souvent sans le vouloir : je suis capable de dire si une personne se sent bien, si elle se sent mal, si elle fait semblant d'aller bien. Je sais quand les gen.te.s mentent et quand ils cachent des choses. Souvent, je ressens une émotion sans pouvoir discerner tout de suite si c'est la mienne ou celle de quelq'un.e d'autre Je suis parfois télépathe !

Etre dans un groupe peut donc être très agréable s'il est harmonieux. Par contre quand il y a des tensions et que tout le monde fait comme si de rien n'était, ça me met très mal à l'aise car je ne peux pas faire abstraction. Je le sens tout de suite quand quelque chose cloche, je remarque le moindre changement de comportement, d'intonation, de regard. Il n'y a rien de pire que de m'entendre dire que je me prends trop la tête ou que j'exagère alors que la vérité me saute aux yeux.

J'ai donc souvent l'impression d'être en décalage et avant de comprendre que je suis hypersensible c'était très frustrant : je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à “m'amuser” comme tout le monde par exemple lors des soirées entre potes dans des petits appartements bondés pleins de bruits et de lumière. Je suis incapable de suivre une conversation quand la musique est trop forte. Je préfère les petits comités, les fêtes en plein air et les lumières tamisées ! Comme je me suis souvent entendu dire que je pourrais faire un effort et que j'étais chiante, j'essayais de prendre sur moi tout en me détestant d'être à coté de la plaque.

A lire aussi : Introversion - WTF ?

sensibilité

Quand j'ai découvert que tout ça avait un nom, ça a été un grand soulagement : je n'étais pas la seule à tout ressentir de manière aussi intense et rien ne clochait chez moi ! Je n'étais pas bizarre ou faible, juste plus réceptive. J'ai peu à peu intégré l'information : au lieu de me mettre la pression pour rentrer dans le moule, j'ai commencé à ressentir de l'amour et de la compassion envers moi-même. J'ai arrêté de vouloir être comme tout le monde et j'ai commencé m'écouter, à faire les choses à ma manière. J'ai appris ne plus culpabiliser et à prendre soin de mon corps et de mon cerveau un peu particuliers.

Ma vie est juste devenue plus simple et belle.

 

L'hypersensibilité c'est quoi exactement ?

C'est une histoire de câblage neurologique. Tu sais que notre cerveau est composé de deux hémisphères. Chez les hypersensibles, c'est l'hémisphère droit qui est dominant. Voici ses particularités, décrites dans le livre Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant écrit par Christel Petitcollin qui emploie aussi le terme “surreficients” pour désigner les hypersensibles :

 
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“Le cerveau droit vit l'instant présent. Il privilégie l'information sensorielle, l'intuition et même l'instinct. Il perçoit les choses de façon globale et peut restituer un ensemble à partir d'un seul élément, même mineur. Souvent, il sait, mais ne peut pas expliquer comment il sait. Sa pensée en arborescence est foisonnante et lui donne accès à la pluralité des solutions. Affectif, émotionnel, donc irrationnel, il se sent appartenir à la famille humaine et même au monde du vivant. Cela lui donne une vision altruiste et généreuse.

Hyperréactifs, hypersensibles, hyperaffectifs, les surreficients mentaux vivent les événements de leur vie avec une intensité hors normes. Ce qui les touche, en positif comme en négatif, semble les faire résonner comme du cristal. Même des incidents mineurs peuvent prendre des proportions inédites surtout s'ils touchent à leur système de valeurs. Perceptions, émotions, sensibilité : tout est décuplé.”

 
perdue

Cette prépondérance de l’hémisphère droit ne concerne que 15 à 30% de la population. Concrètement note société occidentale est construite par et pour les gens dont l'hémisphère gauche est dominant, appelés normopensants. Cela peut entraîner une grande confusion chez les hypersensibles qui n'en comprennent pas les codes : échec scolaire, difficultés d'intégration, déceptions, insécurité permanente, solitude, dépression. Nos pensées défilent plus vite que la musique. Nous pensons “trop” ! Nous percevons beaucoup d’informations que nous avons du mal à hiérarchiser. Nous sommes en état d'hypervigilance et d'adaptation presque constamment ce qui entraîne beaucoup de stress et de fatigue.

Nous avons parfois l'impression de vivre entourés de robots : rationnels, binaires, froids et insensibles. Puis nous nous remettons une fois de plus en question et finissons par croire que c'est nous le problème.

Nous sommes des idéalistes et avons du mal à accepter les imperfections de ce monde.

 

La suite juste après ça :

 

L'hypersensibilité est un super pouvoir

Quand tu sais que tu es hypersensible tu as le choix : le vivre comme une malédiction ou le prendre comme un super pouvoir !

Pour vivre l'hypersensibilité de manière positive, il faut apprendre à ne pas trop tirer sur la corde. Tout est plus intense : le froid, la faim, la fatigue, le bruit, la lumière. Nous sommes donc plus vulnérables et fatigables. Mais nous ne sommes pas fragiles pour autant ! On pourrait même dire que nous sommes plus vivants que la moyenne. Nous avons simplement besoin de plus de repos et de calme pour être la meilleure version de nous-mêmes.

 

La synesthésie

toucher

Nos sens sont plus sensibles que la moyenne. De plus, nous avons souvent un ou deux sens encore plus développés que les autres. Par exemple jeudi soir nous sommes allés manger chez un ami relieur qui a un atelier dans le vieux Lyon. Son odorat un très puissant, il est capable de se rappeler de l’odeur d’un lieux ou d’une personne dans toute sa subtilité, toute sa profondeur. Parler avec lui m’a ouvert les portes d’un nouveau monde car je n’avais jamais remarqué qu’une chose, par exemple la terre sous la mousse des sous bois, avait en fait plusieurs niveau d’odeurs.

Quand nous sommes arrivés, il m’a dit que ma voix est “gris taupe violacé”. Les sons ont donc des couleurs. C’est ce qu’on appelle de la synesthésie et même si ça peut ressembler à de la science fiction, beaucoup d’hypersensibles en font sans avoir conscience que tout le monde ne fonctionne pas pareil. Les chiffres aussi peuvent avoir des couleurs, les mots des formes…

Chez moi, c’est l’ouïe et le toucher qui sont très développés.

Je choisis mes habits d’abord en passant ma main sur tous les vêtements du magasin pour trouver la matière la plus agréable. Je dois couper toutes mes étiquettes car ma peau est vite irritée. Quand on me caresse trop longtemps au même endroit, même doucement, ça me brûle. Parfois j’ai des frissons juste parce qu’une mèche de mes propres cheveux à brièvement effleuré ma nuque.

Quand j’écoute de la musique, je la sens sur ma peau, sur mes jambes, dans mon dos. J'adore sentir mon dos se couvrir de chaire de poule quand j'entends une mélodie qui me plait. J'appelle ça des orgasmes cutanés et j'en ai plusieurs fois par jour ! Ça peut m’arriver au travail ou quand je suis tranquillement en train d’attendre en bus. Je vous laisse imaginer ce que je vis devant un mur de son de 20kg !

 

Vivre à fond

hypersensible

Quand on comprend qu’on est hypersensible, on peut avoir envie de se protéger, de se replier pour ne plus se sentir envahi par…tout. Mais être hypersensible ne veut pas dire être en sucre !

Personnellement, j'adore être hypersensible. J'adore pouvoir me connecter instantanément et profondément avec certaines personnes. J'adore tout ressentir aussi intensément. Une phrase, la lumière crépusculaire, les odeurs, les couleurs... peuvent me toucher plus profondément que je ne pourrais l'expliquer. Je m'émerveille des petites choses et je trouve de la magie partout !

Alors oui je peux ressentir une fatigue profonde et une tristesse infinie sans même en avoir conscientiser la cause…mais je peux aussi traverser un état de joie solaire quelques heures plus tard. Il suffit souvent que je change d’ambiance, ne serait-ce qu’en allumant une bougie parfumée et en faisant un peu de ménage en musique. C’est parfois déroutant mais ce qui est sur c’est que je me sens vivante. J’ai la chance de connaître les émotions humaines dans toutes leurs nuances.

Je vis à fond et je n'en perds pas une miette !

 

Une intelligence particulière

arborescence

Les hypersensibles ont une grande intelligence émotionnelle. Notre hémisphère droit dominant induit aussi une surdouance même si nous n’aimons pas être appelés “surdoués”. Notre raisonnement n’est pas linéaire, il se fait en arborescence, par association. En gros, nos pensées sont fractales ! Nous avons du mal à suivre un plan mais nous sommes capables de voir les choses de manières globales, d'explorer plusieurs pistes simultanément et de trouver des solutions innovantes. Nous pouvons prendre des décisions rapides, de manière instinctives.

zebres

Nous avons aussi plus de neurones miroirs que les normopensants. Les neurones qui font que les bâillements sont contagieux ! Ils jouent un rôle, entre autres, dans les processus affectifs tels que l'empathie. Nous avons plus de facilité à nous mettre à la place des gens qui nous entourent et nous sommes donc plus à même de les aider en cas de besoin. D'ailleurs beaucoup d'hypersensibles en font leur métier !

Nous sommes doués pour les relations humaines, la communication, les langues, l'art... Nos nombreux neurones miroirs nous permettent d'apprendre rapidement par l'imitation. Si notre environnement nous permet de nous épanouir nous sommes créatifs, spontanés, dévoués, intuitifs et débordants d'énergie.

Nous sommes des zèbres. Les zèbres sont des animaux qu'on ne peut pas dompter et chaque individu a des rayures différentes, un peu comme les empreintes digitales. Ils sont aussi capables de se fondre dans le paysage !

 

C’est tout pour aujourd’hui ! Si cet article t’a plu et que tu aimerais en savoir plus, si tu as des questions ou des objections, n’hésite pas à laisser un commentaire :)

Es-tu toi aussi un zèbre ?

Comment vis-tu ton hypersensibilité ?

 

A écouter dans PERCHEE, le podcast :

Ep 04 : Survivre en voyage quand on est hypersensible

 
 

Prends le comme un signe !

Lune