Parentalité Eclairée #1 : A quoi ressemble la vie avec un bébé ?

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Salut à toi !

Je t’écris depuis l’autre côté, celui des mamans. Mon bébé a fêté ses trois mois le 28 août.

Il y a beaucoup de podcasts sur la grossesse, la naissance et les difficultés du post partum mais je me souviens que lorsque j’étais enceinte je me demandais à quoi ressemblait la vie quotidienne d’une jeune maman qui a décidé de ne pas mettre en place de système de garde. 

Récemment on m’a demandé : 

“Concrètement, vous faites quoi de vos journées ?”

Mais aussi : “Et les nuits, ça se passe comment ?”

Ou encore : "Ça va, tu tiens le coup ?”

Dans cet article, tu trouveras les réponses à ces questions. Peut-être que tu trouveras aussi de l’inspiration pour vivre une parentalité authentique quand ton tour viendra si tel est ton choix et si tu n’es pas tenté.e par cette aventure c’est ok ! Toutes les raisons pour ne pas vouloir d'enfants sont valables.

Gardons aussi en tête que tous les parents et tous les bébés sont différents.

Chacun.e fait comme iel veut, et surtout comme iel peut !!

 

Les journées avec un tout petit bébé

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Ça fait presque 1 mois qu’on est rentrés de nos vacances en métropole et on commence à trouver notre rythme. 

Brice se lève à 6h30 pour aller bosser. En général je bois un thé avec lui et Elijah se réveille peu de temps après. On passe un moment à se faire des câlins dans le lit et ensuite je l’installe dans son transat à côté de moi pendant que j’essaie de faire 10 minutes de yoga avec en suivant une vidéo de la chaîne youtube Yoga With Kassandra. Puis je traîne son transat jusqu’à la salle de bain et je prends une douche.

Je ne te cache pas que souvent Elijah s’impatiente avant que je puisse terminer mon yoga... 

Vers 8h30, on est partis pour notre première balade avec Kafé, notre chienne et Elijah s’endort dans le porte bébé. En rentrant je le pose dans notre lit et j’en profite pour faire des trucs de mon côté. C’est rare qu’il fasse des siestes de plus de plus de 30 minutes...sauf quand je m’endors avec lui...ce que j’adore faire ! J’essaie de faire au moins une sieste par jour avec lui sinon en fin de journée je me retrouve à l’état de légume dépressif. J’écoute les petits bruits de mon bébé. Je n’attends pas qu'il pleure pour aller le voir. Je lui propose le sein. Des fois il se rendort, des fois je vois qu’il est bien réveillé et j’en profite pour le couvrir de bisous avant d’ouvrir les volets. 

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En fait je peux faire à peu près les mêmes choses qu’avant sauf que je ne sais pas quand je vais être interrompue. Par exemple, avant quand j’écrivais un article, en une matinée c’était plié, mise en page comprise. Pour écrire et publier cet article il m’a fallu 3 semaines ! Regarder un épisode de série ou lire un chapitre entier d’un coup est devenu assez exceptionnel. J’ai des projets mais je ne sais pas quand je pourrais les commencer et encore moins les terminer !

Au départ j’essayais de tout faire en accéléré, par exemple les tâches ménagères, pendant qu’il dormait pour profiter à fond de chaque moment d’éveil. C’était assez anxiogène et exténuant. Maintenant je m’autorise à faire un peu ma vie quand il est réveillé. Du coup, des fois je me pose avec lui et des fois je le pose avec ses jouets. Je plie le linge à côté de lui dans le coin Montessori. Quand je suis dans la cuisine, il est avec moi dans son transat et on écoute de la musique. Tant que je suis à portée de vue, tout va bien pour lui jusqu’à ce qu’il soit fatigué et qu’il devienne ronchon. 

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Elijah aime le mouvement, il aime être dehors et il aime quand il y a du monde. Il ne s’endort jamais aussi facilement que lorsque je suis en train de parler avec quelqu'un.e par exemple. Quand on est que tous les deux, il a souvent besoin d’être bercé pour trouver le sommeil. Comme il est assez lourd (il met déjà du 6 mois !!), j’ai pas toujours la force de le tenir longtemps dans mes petits bras de mouche.

Et puis en vrai ça rend fou de piétiner en chantonnant pendant des heures TOUS LES JOURS. Je l’ai fait pendant 1 mois et j’ai détesté. Voilà c’est dit !!!

Alors je le mets en porte bébé et je marche, je marche beaucoup ! Je préfère le porter en me baladant plutôt que de le bercer en faisant les 100 pas...  et Kafé aussi préfère ! Des fois je lui fredonne des berceuses ou je lui décris ce qui se passe, des fois (la plupart du temps, soyons honnêtes) j’en profite pour écouter un podcast.

Le midi on va souvent se poser à la plage. Sur le chemin du retour, il s’endort et c’est reparti pour une sieste. Si je l’accompagne, on dort 2h et on est en forme quand Brice rentre du travail vers 16h30. Sinon on est tous les deux grognons...pauvre Brice ahah

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En général on va voir le coucher de soleil tous les 4 (en comptant Kafé) et Eli fait une dernière petite sieste. 

On sort une dernière fois vers 20h. Quand on rentre, je pose Elijah, il tétouille un peu et il se met en mode nuit. Il ne se réveille pas avant 2h du matin. Du coup Brice et moi on a un peu de temps pour nous jusqu’à ce qu’on se couche, vers 22h.

J’ai la chance de vivre dans un endroit où il fait presque toujours beau et chaud. Et quand il pleut, je mets de la musique et je danse. Ça marche aussi super bien !

Ca c’est quand on a rien de spécial de prévu dans la journée. Elijah est super cool, je l’emmène partout avec moi : rendez-vous professionnels, cercle de femmes, cours de naturopathie, shopping en centre ville… J’ai acheté un caddie de mamie, le genre de truc à roulette pour aller au marché, comme ça je ne m’abîme pas trop le dos. C’est hyper pratique, même Brice l’a adopté ! C’est l’alternative que j’ai trouvé à la poussette. J’aime porter Elijah et quand il a faim je dessers un peu le porte bébé et hop je lui donne le sein discrétos. Des fois c’est Brice qui prend le relais, il le porte en sling et lui joue du didgeridoo.

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J’évite au maximum de trimballer le cosy. Ça pèse le poids d’une vache morte ce truc, c'est l’enfer ! 

A cet âge là, les enfants évoluent super vite et on peut pas trop parler de routine sauf si on est à cheval sur les horaires ce qui n’est pas mon cas. Il se passe des trucs nouveaux tous les jours et la plupart des choses que j’ai écrites dans cet article ne seront probablement plus d’actualité dans une semaine.

Les journées passent hyper vite. Je ne m’ennuie jamais. Oh ça non !!

Et encore...pour l’instant Elijah ne court pas partout et ne me pose pas 15000 questions par jour !

 

Alors, il fait ses nuits ??

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Mais non voyons, il a 3 mois !!

Tu l’auras compris, j’en ai un peu marre d’entendre cette question que je trouve absurde quand on sait que le cycle de sommeil d’un bébé la nuit dure environ 90 minutes

Mais en même temps je comprends parce que c’est vrai que la fatigue qui s’accumule, il y a rien de pire !

Alors on a trouvé notre solution : on dort avec notre bébé. On part du principe que nous on aime pas dormir seuls donc on n’attend pas de lui qu’il s’habitue à être isolé. On n’a pas fait un bébé pour être tranquilles le plus rapidement possible ! Il a un petit lit collé au notre, c’est là qu’il commence sa nuit, pour que Brice et moi on puisse s’endormir dans les bras l’un de l’autre. Et pour les tétées nocturnes, j’adopte une position sécuritaire, je mets mon bébé au sein et on se rendort. Je ne regarde jamais l’heure qu’il est. Je ne sais pas combien de fois je me réveille….parce qu’à chaque fois ça dure moins de 2 minutes. Je lui mets une couche propre vers 20h et je ne la change pas dans la nuit (sauf si elle déborde ou si Elijah fait caca évidemment, mais c’est super rare).

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Concrètement, je pourrais ne pas me lever de la nuit sauf que vers 4h du matin j’ai souvent la dalle et je vais dans la cuisine pour grignoter. Mon chéri a souvent l’impression que Elijah ne s’est pas réveillé parce qu’il ne l’entend pas. Donc même si je dors d’un sommeil très léger parce que je veille sur mon petit bonhomme, je ne suis pas aussi crevée que ce que j’avais imaginé ! Pas besoin de tétine ni de bruit blanc et franchement je ne sais pas comment font les mamans qui n’allaitent pas pour tenir le coup… 

Un bébé ça grandit super vite et il faut profiter mais c’est impossible quand on est en manque de sommeil : on devient un robot. Être crevé.e et surmené.e ça aide pas à être bienveillant.e, patient.e, à l’écoute et à kiffer !  Pour sortir du mode survie, il faut dormir et pas trop écouter les “bons” conseils que tout le monde te donne pour que ton enfant devienne “autonome” avant même de savoir marcher et parler !

Chacun.e sa technique !

 

Le concept du continuum

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Le concept du continuum, La recherche du bonheur perdu est un livre écrit par Jean Liedloff. L’auteure a vécu dans la jungle d’Amérique du sud avec les Yékwanas et elle a pu observer des différences énormes avec les sociétés modernes occidentales, notamment au niveau des relations humaines et de la façon d’appréhender les aléas de la vie. 

D’après elle, l’harmonie dans laquelle vivent les Yékwanas vient du fait que les enfants sont portés, allaités, écoutés. Lorsqu’ils sont dans nos bras, les bébés se sentent en sécurité et dans un état de plénitude, de bonheur absolu. Les nouveaux nés Yékwanas ne sont jamais isolés, ils sont à leur place : contre la chaleur du corps de leur mère qui vaque à ses occupations. On ne les laisse pas pleurer. D’ailleurs ils pleurent rarement car leurs besoins sont comblés. Ils sont calmes, détendus et faciles.

Elle explique notamment que si les bébés occidentaux ont besoin de se décharger le soir venu en pleurant de toutes leurs forces c’est qu’ils ne sont pas assez portés.

Le non-respect des besoins de l’enfant par peur qu’il devienne tyrannique ou dépendant explique en grande partie le mal-être profond ressenti par bon nombre d’entre nous une fois adulte.

Pour en savoir plus et entendre un extrait du livre, tu peux écouter le 5ème épisode de PERCHEE, le podcast : Les blessures de l’abandon et du rejet + Le concept du continuum

S’il n’y avait qu’un seul livre à lire quand on attend un bébé, ce serait celui-là !

Il nous permet de réapprendre à écouter notre instinct.

 

Alors ? Ça fait quoi d’être maman ?

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On ne va pas se mentir… Rares sont les jeunes mamans qui se baladent un sourire béat aux lèvres. La plupart du temps, on a des cernes jusqu’au menton, les cheveux qui grattent et le t-shirt qui sent le vomit.

Sans parler du fait que le ventre ne dégonfle pas tout de suite. Après l’accouchement et pendant quelques semaines, on saigne tout en ayant l’air d’être enceinte de 4 mois…

C’est pas toujours “Youyou les petits oiseaux” comme dirait ma mère. 

Au début c’est pas vrai que c’est “que du bonheur”. Les trois premiers mois de vie du bébé, ce qu’on appelle aussi le post partum ou quatrième trimestre, c’est assez hardcore ! Faut le temps de prendre ses marques et d’apprendre à connaître son bébé.

Pas que le bébé d’ailleurs...j’ai vraiment la sensation de réapprendre à me connaître : mes besoins, mes envies, ce que je peux ou pas faire maintenant. Même si je savais que ma vie allait radicalement changer, je dois quand même faire le deuil de celle que j’étais. 

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Il y a eu des moments où je me suis demandée “POURQUOI ???? POURQUOI J’AI FAIT UN BEBE BON DIEU ?!?!”, surtout dans les moments de grosse fatigue ! J’ai une amie qui vit dans son camion au bord de la mer en Bretagne et parfois je suis un peu jalouse, j’avoue ! Et en même temps Elijah est tellement cool que je dis souvent à Brice “pour rigoler” que ça me donne envie de faire plein de bébé. Devenir maman c’est comprendre le sens du mot “ambivalence”. C’est penser en même temps “Tu es tellement mignon, j’adore interagir avec toi.” et “Dors s’il te plait, je n’en peux plus, j’ai besoin de temps pour moi.”.

Il y a des mamans qui se demandent si elles ne feraient pas mieux de jeter leur bébé par la fenêtre tant l’épuisement leur tape sur le système. C'est normal : dans les moments de stress intense, le mental cherche une issue de secours. Dans ces moments là c’est ok de poser son bébé dans son lit et de sortir quelques minutes pour casser quelque chose, fumer une clope ou appeler une amie. 

Maintenant que les 3 premiers mois sont passés, ça va mieux. Je m’épanouis de plus en plus en tant que maman et je suis totalement gaga de mon bébé qui me fait des grands sourires à chaque fois que nos regards se croisent….comment résister à cette petite boule d’amour ?? 

J’ai jamais aimé quelqu’un comme ça, c’est vertigineux !

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Par contre je fais parfois face à de l’anxiété qui se manifeste sous la forme de pensées négatives qui tournent en boucle et de scénarios catastrophes...par exemple un accident de voiture ou une chute mortelle… J’ai pas encore trouvé de solution à ça à part m’observer en train de penser pour ne pas m’identifier totalement à la petite voix dans ma tête.

Paradoxalement, je me sens plus forte et plus confiante...tout en étant aussi plus susceptible !

J’ai la chance de me sentir bien à la Réunion et d’être avec un homme hyper investi qui est ok avec le maternage proximal et d’accord pour que notre fils se retrouve souvent entre nous dans le lit même si des fois sa femme lui manque. Pour nous qui sommes ultra fusionnels, c’est pas toujours facile de trouver des moments de complicité rien qu’à nous et ça crée parfois des tensions. On parle beaucoup, surtout lors de nos balades nocturnes. Encore une fois, la communication, c’est la clé ! L’arrivée d’un enfant est une épreuve pour le couple et il ne faut laisser aucun malaise en suspens.

Ce qui complique un peu les choses c’est qu’on habite loin de notre famille, on n’a personne pour prendre le relai ne serait-ce que le temps d’une sieste. C’est pas facile de devenir maman loin de sa maman… 

J’essaie de pas trop me mettre la pression... L’écharpe de portage c’est stylé mais le porte bébé c’est plus facile à prendre en main. (Le mien c’est un Emei Baby, il est physio, ultra confort et on en trouve à 60€ sur leboncoin.) Avoir un coin Montessori pour la motricité libre c’est top mais un transat c’est pratique, on peut le poser partout. Les couches lavables c’est génial mais les lingettes lavables c’est déjà bien pour commencer !

 
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Il y a tant à dire… Cet article marque le début de la série Parentalité Éclairée ! Quand j’aurai le temps (Inchallah !), on explorera plus en détails des thèmes tels que l’allaitement, le post partum, le maternage proximal, les violences éducatives ordinaires, le concept du continuum, ect…

Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser en commentaire !

En attendant, tu peux écouter nos dernières péripéties dans le 36ème épisode de PERCHEE, le podcast : Les favoris, le grand retour !

A bientôt…j’espère !

Lune